lundi 17 janvier 2022

Luis GarcÍa Mozos (Espagne 1946 -)

 A 14 ans, il présente ses dessins à la maison d’édition Bruguera que dirige José Bielsa. Celui-ci lui conseille d’abandonner le fusain et de plutôt s’essayer à finaliser ses dessins « à l’encre » s’il veut faire de la bd. Il lui confie une copie de planches de Capitán Trueno (une bd célèbre à l’époque) ainsi qu’un flacon d’encre et un porte-plume pour qu’il s’exerce à l’encrage. Lorsqu’après quelques temps il rapporte ses planches à l’éditeur, c’est Francisco Ortega qui a succédé José Bielsa et qui le recrute immédiatement.

A 15 ans, les artistes qui l’impressionnent et l’influencent le plus sont Alex Raymond, Pepe González (pour la beauté de ses modèles féminins), Jordi Longaron (pour son encrage), et Alberto Breccia. En compagnie de Pepe González, de sept ans son aîné, et son mentor, il produit des romances pour le marché anglais via l’agence Selecciones Ilustradas. Il s’inspire beaucoup des photos-romans, très en voque à l’époque pour créer ses personnages. A l’occasion, accompagné de sa petite amie Carol de Haro, Ils posent même pour ces photos-romans.



A partir de 1967 , il devient membre du collectif d’artistes « Grupo de la  Floresta » et dessine aux côtés de Carlos Giménez, Adolfo Usero, Esteban Maroto, Suso Peña et Ramón Torrents.

Au début des années 70, dans le souci d’une évolution graphique plus personnelle, il rejoint le groupe d'auteurs espagnols quoi dessinent des bd d'horreur pour les magazines de Warren Publishing. García voit des bandes dessinées publiées dans Creepy, Eerie et Vampirella en 1972, après quoi il s'éloigne de ce genre. Mais il développe également sa série avec Víctor Mora « Chroniques de l'innomé » qui paraît dans le magazine Pilote à partir. La saga sera publiée plus tard par Jim Warren et en 1973 et il obtiendra à New York le prix décerné par Warren au meilleur dessinateur de l'année 1972.

 



Les années 1970 -1980, caractérisées par le boom de la bande dessinée en Espagne,
sont des années d'activité fébrile pour Luis en tant que créateur, ainsi qu'une étape de
prise de conscience idéologique marquée. Il en fait la démonstration dans la saga
« Las crónicas del Sin Nombre », qu'il publiera dans Pilote jusqu'en 1980 ainsi que
dans la revue dont il est aussi le fondateur et coordinateur : Trocha, éditée en 1976
par le Collectif label de la Historieta. Il est particulièrement sensible au sort
fait aux indiens d’Amérique ainsi qu’à leur statut.




 

D'autres bandes dessinées de cette période sont compilées des années plus tard dans l’ouvrage Chicharras, comme la bande dessinée éponyme où il réfléchit sur l'enfance dans l'Espagne d'après-guerre.Il inaugure ainsi un sous-genre autobiographique qui sera développé par son partenaire Carlos Giménez dans des travaux personnels ultérieurs. Luis García cristallise enfin cette ligne directrice dans Nova-2, la première œuvre ambitieuse qu'il dessine d’après son propre scénario et qui marque une rupture dans sa carrière, du moins au sens narratif.

 


En 1982, il co-édite le magazine Rambla avec Josep Maria Beà, Usero et Marika. Malgré d’excellentes publications, les ventes ne suivent pas et le journal cesse sa parution en 1985. A partir de ce moment, Luis García oriente son activité vers la peinture.

 



En 2004, Glénat publie le livre Nova-2 dans son intégralité et réédite Les Chroniques de l’innomé, dès lors, García revient à la bande dessinée avec des collaborations occasionnelles comme El Rostro en la Colina sur un scénario de Jorge García, publié dans le numéro 15 du magazine Dos Veces Breve en 2007. En 2009, Glénat prépare l'édition de l'album inédit Pompa y Circumstance tandis que García écrit le scénario d'un autre roman graphique et continue de travailler sur un projet pictural : Fame and Sex on the Internet.

 

Avec  le traitement de son dessin qui confine à l'hyperréalisme, García propose une narrativité apparemment dépourvue de dynamique où l'expression prime sur l'action.

Ses œuvres ont été publiées en Espagne, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Australie,
en France, en Italie, en Allemagne, en Hollande, en République Tchèque, en Yougoslavie,
en Grèce, en Turquie et en Amérique latine.



mardi 11 janvier 2022

Enrique Badia Romero (Espagne 1930 -)


A 15 ans, il devient l’apprenti du dessinateur Emilio Freixas (1899-1976, auteur entre autres de « Capitaine Mystère ») et publie ses premières planches à l’âge de 17 ans avec la maison d'édition German Plaza. Plusieurs de ses histoires sont publiées dans El Coyote et Almanaque El Coyote en 1947. Il réalise ensuite «Susy» pour Bruguera.

Au début des années 1950, Romero travaille pour des éditeurs comme Toray (Hazañas del Oeste), Simbolo ("Heroes Biblicos", "Cobalto"), Soriano ("Colleccion Trovador") et Marco ("Rintintin"). Il collabore avec son frère Jorge Badia Romero (Jobaro) sur plusieurs projets tels "Kit Carson" pour Cliper, série pour laquelle ils signent "Hnos. Badia" (Badia Bros). En 1952 Il lance la revue éphémère Alex, en coopération avec Editorial Simbolo.



En 1959, il commence à publier à l'étranger et son travail est édité en Angleterre, aux États-Unis, en France,en Italie et en Allemagne. Après quelques années à créer des séries spécifiques pour Fleetway (« Cathy and Wendy » et « Cassius Clay »), The Daily Express ("Isometrics for the Office Girl"), Ibero Mundial (« Lilian, Azafata del Aire ») ou des histoires pour Warren Publishing, le journal londonien Evening Standard propose à Romero de succéder à Jim Holdaway, mort précocement, sur la célèbre série Modesty Blaise, en association avec l'écrivain Peter O'Donnell . Grâce à la popularité du personnage, Romero acquiert une réputation internationale. La série Modesty Blaise paraît jusqu'en 1978, date à laquelle il crée AXA pour le quotidien londonien The Sun. Quelques années plus tard, en 1986, suite à des désaccords avec les éditeurs d’AXA, Romero reprend Modesty. Mais malgré son succès, Peter O'Donnell décide en 2000 de mettre fin à la série pour des raisons personnelles.





Entre 1976 et 1987, il réalise également des histoires mettant en vedette l'homme des cavernes «Rahan» pour le magazine français Pif Gadget sous la direction de l'artiste original André Chéret. Après 2000, Romero a travaillé sur des projets tels que «Durham Red» pour les magazines britanniques 2000AD et Judge Dredd Magazine. En 2011, il dessine des histoires courtes mettant en scène le personnage d'horreur-western «Djustine» pour le marché italien.

Depuis 1999, des œuvres originales de la collection privée de l'artiste sont sélectionnées et distribuées par Corner4art.