mardi 20 décembre 2022

José Bielsa (Espagne 1930 -)

 

José María Fernández Bielsa est né à Madrid et s’est formé à l’école des Arts et de la Céramique de Moncloa avant de commencer à travailler, dès 18 ans, dans le milieu de la bd. Il publie ses premiers travaux dans les magazines Chicos, Gran Chicos, Mis Chicas, ¡Zas! et Boy, mais aussi hors des frontières espagnoles : dans le magazine Titã (Fomento de Publicaçoes, Lisbonne) et dans divers magazines du label Fascinación (Buenos Aires). Et on n’est encore qu’en 1950.



Sa première série continue est "Laurita", qui est publiée en quatrième de couverture de la revue Lupita (qui connut 49 numéros, de 1950 à 1951), où il démontre ses qualités de dessinateur en ce qui concerne le  cadrage, l'éclairage et la conception des personnages. Au début des années 1950, il travaille intensément chez le même éditeur (Cliper), réalisant des bandes dessinées pour la revue Florita (surtout) et El Coyote, ainsi que des illustrations pour Aventurero et des romans populaires du label Germán Plaza. En parallèle de ces travaux, qui l’occuperont jusqu'en 1957, il réalise des dessins pour l’agence Histograf, qui seront également publiés hors d'Espagne. Pour résumer, sur cette période, il a créé les aventures du romain "Marco Flavio", celles du bandit "Diego Mairena" (dans la revue 3 amigos) celles de "l'inspecteur Jorge Campa" (dans le journal El Alcázar), de « Jíbaro Vargas » (scénarios de J. Mallorquí, pour El Coyote), « El humor de la armada », « Pirulo y Susy » ou « Bill Norton de la Canadian Mounted Police » (pour le magazine Trinca).




Dès le milieu des années 50, il commence à collaborer régulièrement pour le marché français via l’agence World Press. Il travaille pour les éditions Dupuis, réalisant des planches pour la série « L’oncle Paul » ainsi que pour « Tom et Nelly » dans le journal Spirou. Il dessine aussi pour les journaux Moustique, Risque Tout, La libre Belgique et le magazine féminin Bonnes Soirées (« Maryse »).


Entre 1957 et 1958, Bielsa change d'agence (d'abord à l'Edipresse-Edifrance parisienne, puis à l'Agence Bruxelles A.L.I. Press Agency Ltd.) pour continuer à diffuser son travail dans toute l'Europe, et conclut des accords avec Fleetway Publications. Désireux de contrôler sa production et bon gestionnaire, il occupe en 1958 le poste de directeur artistique du département des créations éditoriales de l'édition Bruguera, contribuant également à une variété d'ouvrages pour les publications de ce label.



Il revient travailler en France, principalement pour Pilote. Voici quelques-unes de ses contributions à l'hebdomadaire: "Philippe Lebon", "Le Cid", "Moïse", "Bill Norton", "Yves Malart", "Les Mange-Bitume", (scénario de Jacques Lob pour ce dernier titre), "Les corridas", "Si l'opéra s'érotisait". Pour Dargaud, il dessine la série policière "Joe Fast" (scénario de Truchaud), tout d'abord publiée dans les pages du mensuel Lucky Luke puis dans les albums "Joe Fast agent spécial F.B.I.". En parallèle de ce travail, il réalise des illustrations pour les Editions de Noël, et des bandes dessinées d'aventures pour des revues espagnoles comme Piñon ou Trinca. On peut citer "Ana", "Le rallye des 5 continents", "Caius-How", "Super Nova" (pour Bruguera) ou encore la biographie du Che (pour Magisterio Español).





EN 1977, il intègre l'équipe de dessinateurs de Larousse pour travailler sur l'adaptation encyclopédique historico-didactique « L’Histoire de France en bandes dessinées », sous la direction de Claude Moreau et Michel de France. I est chargé de dessiner les épisodes concernant La révolution de 1789, La révolution de 1848, le second empire. Il continuera à travailler pour cet éditeur, réalisant des adaptations de ce type au cours des années successives, qui seront publiées dans au moins treize pays. Il dessine divers épisodes de la série Découverte du Monde : « Les vikings », « Albuquerque », « Cabral », « La Bounty », « Stanley », « L´Himalaya et l´aventure sous-marine », publiés en Espagne par Planeta dans la collection Great Heroes à partir de 1981. Depuis 1981, il travaille sur les épisodes de l'Histoire du Far West : « Fort Alamo », et « La piste de l'Oregon », et dans les épisodes de l'Histoire de la Chine : « Les bâtisseurs d´empire » et « Les trois royaumes », d'après des textes d'André Bérélowitch et Pierre Trollet.



En 1983, il participe à l’ouvrage d'adaptation des évangiles, « Découvrir la Bible », également réalisé par Michel de France, en participant aux bandes dessinées "L'Histoire de Joseph", "Elisée", "La reine Atalie (Rois de Juda, Rois d ´Israël)”, “Le prophète Isaïe”, “Sous le joug de Rome” et “Jésus et les douzes”, qui ont bénéficié d'une diffusion internationale par l'intermédiaire de la Société biblique internationale et d'autres entités religieuses.

Pour cette bd de Bielsa (éd Dargaud), la couverture est signée Yves Thos



Mis à part ses dessins pour le livre sur la vie du Christ « Qui est-ce ? »(scénario de Joaquín Aguirre Bellver, Marfil, Alcoy, 1980) et les bandes dessinées commandées par Pedro Tabernero pour les publications sévillanes subventionnées par la caisse d'épargne sévillane El Monte, José Bielsa abandonne peu à peu cette activité bd au profit de l'illustration et la peinture. Sa première exposition de peintures a lieu en 1982, à CajaMadrid, après quoi il développe d'autres expositions à thèmes (équestres, fluviaux, paysagers et monumentaux), dont une partie est visible sur le site de l'Association Espagnole des Aquarellistes.












lundi 17 janvier 2022

Luis GarcÍa Mozos (Espagne 1946 -)

 A 14 ans, il présente ses dessins à la maison d’édition Bruguera que dirige José Bielsa. Celui-ci lui conseille d’abandonner le fusain et de plutôt s’essayer à finaliser ses dessins « à l’encre » s’il veut faire de la bd. Il lui confie une copie de planches de Capitán Trueno (une bd célèbre à l’époque) ainsi qu’un flacon d’encre et un porte-plume pour qu’il s’exerce à l’encrage. Lorsqu’après quelques temps il rapporte ses planches à l’éditeur, c’est Francisco Ortega qui a succédé José Bielsa et qui le recrute immédiatement.

A 15 ans, les artistes qui l’impressionnent et l’influencent le plus sont Alex Raymond, Pepe González (pour la beauté de ses modèles féminins), Jordi Longaron (pour son encrage), et Alberto Breccia. En compagnie de Pepe González, de sept ans son aîné, et son mentor, il produit des romances pour le marché anglais via l’agence Selecciones Ilustradas. Il s’inspire beaucoup des photos-romans, très en voque à l’époque pour créer ses personnages. A l’occasion, accompagné de sa petite amie Carol de Haro, Ils posent même pour ces photos-romans.



A partir de 1967 , il devient membre du collectif d’artistes « Grupo de la  Floresta » et dessine aux côtés de Carlos Giménez, Adolfo Usero, Esteban Maroto, Suso Peña et Ramón Torrents.

Au début des années 70, dans le souci d’une évolution graphique plus personnelle, il rejoint le groupe d'auteurs espagnols quoi dessinent des bd d'horreur pour les magazines de Warren Publishing. García voit des bandes dessinées publiées dans Creepy, Eerie et Vampirella en 1972, après quoi il s'éloigne de ce genre. Mais il développe également sa série avec Víctor Mora « Chroniques de l'innomé » qui paraît dans le magazine Pilote à partir. La saga sera publiée plus tard par Jim Warren et en 1973 et il obtiendra à New York le prix décerné par Warren au meilleur dessinateur de l'année 1972.

 



Les années 1970 -1980, caractérisées par le boom de la bande dessinée en Espagne,
sont des années d'activité fébrile pour Luis en tant que créateur, ainsi qu'une étape de
prise de conscience idéologique marquée. Il en fait la démonstration dans la saga
« Las crónicas del Sin Nombre », qu'il publiera dans Pilote jusqu'en 1980 ainsi que
dans la revue dont il est aussi le fondateur et coordinateur : Trocha, éditée en 1976
par le Collectif label de la Historieta. Il est particulièrement sensible au sort
fait aux indiens d’Amérique ainsi qu’à leur statut.




 

D'autres bandes dessinées de cette période sont compilées des années plus tard dans l’ouvrage Chicharras, comme la bande dessinée éponyme où il réfléchit sur l'enfance dans l'Espagne d'après-guerre.Il inaugure ainsi un sous-genre autobiographique qui sera développé par son partenaire Carlos Giménez dans des travaux personnels ultérieurs. Luis García cristallise enfin cette ligne directrice dans Nova-2, la première œuvre ambitieuse qu'il dessine d’après son propre scénario et qui marque une rupture dans sa carrière, du moins au sens narratif.

 


En 1982, il co-édite le magazine Rambla avec Josep Maria Beà, Usero et Marika. Malgré d’excellentes publications, les ventes ne suivent pas et le journal cesse sa parution en 1985. A partir de ce moment, Luis García oriente son activité vers la peinture.

 



En 2004, Glénat publie le livre Nova-2 dans son intégralité et réédite Les Chroniques de l’innomé, dès lors, García revient à la bande dessinée avec des collaborations occasionnelles comme El Rostro en la Colina sur un scénario de Jorge García, publié dans le numéro 15 du magazine Dos Veces Breve en 2007. En 2009, Glénat prépare l'édition de l'album inédit Pompa y Circumstance tandis que García écrit le scénario d'un autre roman graphique et continue de travailler sur un projet pictural : Fame and Sex on the Internet.

 

Avec  le traitement de son dessin qui confine à l'hyperréalisme, García propose une narrativité apparemment dépourvue de dynamique où l'expression prime sur l'action.

Ses œuvres ont été publiées en Espagne, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Australie,
en France, en Italie, en Allemagne, en Hollande, en République Tchèque, en Yougoslavie,
en Grèce, en Turquie et en Amérique latine.



mardi 11 janvier 2022

Enrique Badia Romero (Espagne 1930 -)


A 15 ans, il devient l’apprenti du dessinateur Emilio Freixas (1899-1976, auteur entre autres de « Capitaine Mystère ») et publie ses premières planches à l’âge de 17 ans avec la maison d'édition German Plaza. Plusieurs de ses histoires sont publiées dans El Coyote et Almanaque El Coyote en 1947. Il réalise ensuite «Susy» pour Bruguera.

Au début des années 1950, Romero travaille pour des éditeurs comme Toray (Hazañas del Oeste), Simbolo ("Heroes Biblicos", "Cobalto"), Soriano ("Colleccion Trovador") et Marco ("Rintintin"). Il collabore avec son frère Jorge Badia Romero (Jobaro) sur plusieurs projets tels "Kit Carson" pour Cliper, série pour laquelle ils signent "Hnos. Badia" (Badia Bros). En 1952 Il lance la revue éphémère Alex, en coopération avec Editorial Simbolo.



En 1959, il commence à publier à l'étranger et son travail est édité en Angleterre, aux États-Unis, en France,en Italie et en Allemagne. Après quelques années à créer des séries spécifiques pour Fleetway (« Cathy and Wendy » et « Cassius Clay »), The Daily Express ("Isometrics for the Office Girl"), Ibero Mundial (« Lilian, Azafata del Aire ») ou des histoires pour Warren Publishing, le journal londonien Evening Standard propose à Romero de succéder à Jim Holdaway, mort précocement, sur la célèbre série Modesty Blaise, en association avec l'écrivain Peter O'Donnell . Grâce à la popularité du personnage, Romero acquiert une réputation internationale. La série Modesty Blaise paraît jusqu'en 1978, date à laquelle il crée AXA pour le quotidien londonien The Sun. Quelques années plus tard, en 1986, suite à des désaccords avec les éditeurs d’AXA, Romero reprend Modesty. Mais malgré son succès, Peter O'Donnell décide en 2000 de mettre fin à la série pour des raisons personnelles.





Entre 1976 et 1987, il réalise également des histoires mettant en vedette l'homme des cavernes «Rahan» pour le magazine français Pif Gadget sous la direction de l'artiste original André Chéret. Après 2000, Romero a travaillé sur des projets tels que «Durham Red» pour les magazines britanniques 2000AD et Judge Dredd Magazine. En 2011, il dessine des histoires courtes mettant en scène le personnage d'horreur-western «Djustine» pour le marché italien.

Depuis 1999, des œuvres originales de la collection privée de l'artiste sont sélectionnées et distribuées par Corner4art.



mercredi 3 février 2021

Cicely Mary Barker (Grande-Bretagne 1895 - 1973)

Cicely Mary Barker naît à Croydon, dans le Sussex (Grande Bretagne) en 1895. Elle est la seconde enfant (sa soeur Dorothy est plus âgée de deux ans) d'une famille issue de la classe moyenne.
Elle est d'une santé fragile, sujette à des crises d'épilepsie et elle grandit à la maison, choyée par ses parents, par sa soeur et sa gouvernante. Elle lit beaucoup, se nourrissant de contes et d'albums illustrés et est admiratrice, entre autres, des oeuvres de Kate Greenaway, de Randolph Caldecot ou du Peter Pan de J.M.Barrie. 

                                     

Elle développe un certain talent pour le dessin et ses parents l'encouragent à suivre des cours d'art par correspondance, auprès de la Croydon Art Society. Elle dessine beaucoup, s'essaye à différentes techniques, et en 1911, l'éditeur Raphaël Tuck lui achète 4 petits dessins et l'encourage à en produire d'autres. Mais la mort de son père plonge la famille dans le dénuement et sa soeur décide d'ouvrir un jardin d'enfants dans leur maison. Cicely redouble de créativité, écrit de la poésie, travaille à des aquarelles pour la Société de promotion de la connaissance chrétienne, réalise des illustrations pour différents magazines et expose à la Women Artists Exhibitions. 

Sa première oeuvre "féérique", lui est achetée par le Royal Institute; il s'agit de "A fairy song". Il faut dire qu'à cette époque où l'industrialisation est galopante et les bruits de la guerre terriblent présents, l'univers des fées, redécouvert par les peintres victoriens et la littérature dite "enchantée" - comme un échappatoire vers un monde secret subtilement jointé au nôtre - se dévoile à nouveau aux yeux et aux esprits. Et Cicely peint des fleurs et des fées. Les fleurs, scrupuleusement, dans la logique des peintres préraphaélites qu'elle aime (notamment Edward Burne-Jones) et pour les fées, elle prend souvent comme modèle les élèves de sa soeur Dorothy.
Son premier recueil, "Flower Fairies of the Spring" (24 poèmes et illustrations) est publé en 1923 par l'éditeur Blackie. Suivront d'autres ouvrages, consacrés à chaque saison, ses fleurs et ses fées, ainsi que des contes tels que " The lord of the Rushie river"(1938) ou "Groundsel & necklaces"(1943). Elle continue, en parallèle, à travailler sur des ouvrages d'inspiration chrétienne comme "The children book of hymns" ou, en collaboration avec sa soeur, "He leadeth me", à réaliser des cartes postales, des faire-parts, et peint des panneaux à l"huile pour l'église St Andrew, de Croydon. Elle y est d'ailleurs très active pour ce qui concerne les oeuvres sociales, dites "de bienfaisance".
Cicely et sa famille - sa mère et sa soeur - voyagent peu. On note un séjour à Amberley dans le Sussex, un autre sur la côte sud des Cornouailles, un voyage à Gomshall, dans le Surrey, chez son amie Margaret Tarrant, l'autre illustratrice des fées, ou à Storrington, dans le cottage d'une autre amie, Edith Major.
En 1940, Dorothy ferme son jardin d'enfants et c'est Cicely qui subvient désormais aux besoins de sa mère et de sa soeur. Dorothy meurt en 1954, victime d'une attaque cardiaque et Cicely s'occupe de sa mère jusqu'au décès de cette dernière en 1960. A partir de ce moment, elle restaure une maisonnette à Storrington, que lui a léguée son amie Edith Major, et s'y installe, la renommant « St Andrew's ».

Elle décède en 1973 et son dernier ouvrage, traitant des fées de l'hiver sera publié à titre posthume. Il s'agit en fait d'une collection d'illustrations et de textes rassemblés par son éditeur.



Sa bibliographie:
Flower Fairies of the Spring; Blackie, 1923

•Spring Songs with Music; Blackie, 1923
•Flower Fairies of the Summer; Blackie, 1925
•Child Thoughts in Picture and Verse (by M.K. Westcott); Blackie, 1925
•Flower Fairies of the Autumn; Blackie, 1926
•Summer Songs with Music; Blackie, 1926
•The Book of the Flower Fairies; Blackie, 1927
•Autumn Songs with Music; Blackie, 1927
•Old Rhymes for All Times; Blackie, 1928
The Children’s Book of Hymns; Blackie, 1929; rep. 1933
•Our Darling’s First Book (en collaboration avec Dorothy Barker); Blackie, 1929
•The Little Picture Hymn Book; Blackie, 1933
•Rhymes New and Old; Blackie, 1933
•A Flower Fairy Alphabet; Blackie, 1934
•A Little Book of Old Rhymes; Blackie, 1936
•He Leadeth Me (en collaboration avec Dorothy Barker); Blackie, 1936
•A Little Book of Rhymes New and Old; Blackie, 1937
•The Lord of the Rushie River; Blackie, 1938
•Flower Fairies of the Trees; Blackie, 1940
•When Spring Came In at the Window; Blackie, 1942
•A Child’s Garden of Verses (Robert Louis Stevenson); Blackie, 1944
•Flower Fairies of the Garden; Blackie, 1944
•Groundsel and Necklaces; Blackie, 1946; réimprimé sous le nom de Fairy Necklaces
•Flower Fairies of the Wayside; Blackie, 1948
•Flower Fairies of the Flowers and Trees; Blackie, 1950
•Lively Stories; Macmillan, 1954
•The Flower Fairy Picture Book; Blackie, 1955
•Lively Numbers; Macmillan, 1957
•Lively Words; Macmillan, 1961.
•The Sand, the Sea and the Sun; Gibson, 1970
À titre posthume:
•Flower Fairies of the Winter; Blackie, 1985
•Simon the Swan; Blackie, 1988
•Flower Fairies of the Seasons; Bedrick/Blackie, 1988
•A Little Book of Prayers and Hymns; Frederick Warne, 1994
•A Flower Fairies Treasury; Frederick Warne, 1997



mardi 16 juin 2020

Esteban Maroto (Espagne 1942 -)

Au début des années 60, Esteban Maroto fait ses armes dans le studio madrilène du dessinateur Manuel Lopez Blanco (Montana, L’esprit de la jungle, El Colosso, Tex Tone, etc…), fondateur de ce qu’on appelle « La Escuela de Madrid ». Il travaille ensuite dans le studio de Garcia Pizarro, ce qui lui permet de toucher le marché anglais. Dans les années 60, nombreux sont les auteurs hispaniques et italiens qui sont publiés dans les revues de bd anglaises telles que Valiant ou Tiger. Il intègre par la suite l’agence Selecciones Illustradas (créée par Josep Toutain),et  spécialisée dans la représentation des auteurs espagnols à l’étranger (Europe et Etats-Unis).


En 1967 il réalise la série de science-fiction « Cinco por infinito », une bd révélatrice  de sa virtuosité pour le travail en noir et blanc, et qui obtient un certain succès (publiée en France dans le petit format Fantastik). S’ensuit« Wolff et la reine des loups », publié originellement dans la revue « Dracula » (Baru Lan comics), et en France , en album, aux éditions Dargaud (1973). Mais il travaille également pour la Warren Publishing aux Etats-Unis, dans les revues Creepy et Eerie. Il crée notamment pour ce dernier titre, le personnage d’héroïc fantasy « Dax » (14 épisodes). Il passe ensuite de Warren à Marvel, réalisant quelques épisodes de Conan, Dracula et Red Sonja (dont il crée le fameux bikini en cotte de mailles). Mais il continue à travailler en Espagne pour Josep Toutain et la revue de sf « 1984 ».


Pour DC Comics, il succède à Murphy Anderson et Gray Morrow en reprenant le personnage de Zatanna (magicienne et ex-petite amie de Bruce Wayne avant qu’il ne devienne Batman) sur un scénario de Lee Maars. Il rejoint enfin les éditions Bonelli (Italie) pour qui il produit quelques épisodes de la série « Brendon ».


Il réalise également des couvertures et des illustrations intérieures pour des romans de science-fiction chez Ace Books, prêtant son trait, par exemple, aux textes de Robert E Howard ou Poul Anderson.


Il a récemment participé, en compagnie d’autres artistes tels que Brom, Sanjulian, Aleksi Briclot, Simon Bisley, Liam Sharp ou encore Mark Schultz aux visuels du jeu de rôle Conan pour l’éditeur Modiphiüs.


Sources internet: estebanmaroto.blogspot.com, bd-pf, sfdb.org, lambiek.net, marvel.fandom,com, dccomics.com, comicartfans.com,comicarttracker, bdzoom, bedetheque, wikipedia

vendredi 12 juin 2020

Jesse Santos (Philippines 1928 - 2013)

Adolescent, Jesse Santos travaille dans la rue, réalisant des portraits des soldats américains et japonais qui occupent tour à tour sa ville natale. Il a 15 ans lorsqu’il est remarqué par Tony Velasquez, l’un des pionniers de la bd aux Philippines et créateur du personnage comique Kenkoy. Jesse Santos commence à collaborer au journal Halakhak, réalisant les strips de la série « Kidlat » en compagnie de Damy Velasquez, le frère de Tony. Vient ensuite la série policière D13 qu’il crée, toujours en compagnie de Damy Velasquez, pour Philipino komiks. Parmi les influences de Jesse Santos, on peut vraisemblablement penser à Francisco Coching, de 9 ans son aîné, et appelé le « King of komics », mais aussi aux artistes américains de son temps, tels Hal Foster, Burne Hogarth ou Jack Kirby.


Il devient ensuite l’artiste phare de Paraluman komiks (parution de 1961 à 1966) et travaille également pour Gold Star Publishing ou Ace Publications. Il réalise des bd, des illustrations, des pages publicitaires pour des films, des portraits.

En 1969, lorsque Jesse Santos quitte les Philippines pour les Etats-Unis, il n’a pas de plan précis en tête. Il va rejoindre sa femme, partie quelques mois avant lui pour occuper un poste d’enseignante. Il se focalise sur son activité de portraitiste (pour laquelle, en parallèle à son travail dans les comics, il avait atteint une certaine renommée) ; il travaillera ensuite  pour la Western Publishing, encrant les planches de Jack Sparling (1916-1997), le concepteur des « Microbots », et réalisant les 12 premiers épisodes de la série « Brothers of the spear » avec  le scénariste Gaylord Dubois.

     
                
    

Il crée graphiquement « Dagar l’invincible », série d’heroïc-fantasy scénarisée par Don Glut, et c’est sans doute pour cela que Marvel comics lui propose de travailler sur la série Conan the barbarian. Mais Santos refuse l’offre. Il travaille également sur les « Occult files of Dr Spektor », « Tragg and the sky Gods ».

Dans les années 80, il se tourne vers l’industrie de l’animation, travaillant notamment sur l’adaptation en série des aventures de Prince Valiant, mais aussi sur les Tiny Toons, Jem, ou les Dino-Riders.

Il se retire en 1998 et entame une seconde « carrière » de chanteur en enregistrant un disque de « love ballads ».


sources: Comicvine, Wikipedia, Heritage Auction, Galerie Laqua, Weird Fantasies the Bristolboard, Comic Book Artist d'Octobre 2002